RUDEE • never let me fall apart [!]TERMINÉ[!]

TUMBLR.

♣ 60's identity

NOM ET PRÉNOMS

ÂGE

DATE ET LIEU DE NAISSANCE

NATIONALITÉ

PROFESSION

♣ First part

Ma mère m'aurait surement dit que je suis fille d'une autre époque et que je ne suis pas suffisamment posée et réfléchie pour faire partie de ce monde où l'on doit avancer, les cuisses serrées, un sourire affublé au visage peu importe la situation, si elle serait encore là. Mon père, lui, ne se gêne pas pour maudire mon audace, surtout depuis que j'ai refusé de prendre mari pour son argent. Je ne veux pas d'un mariage de convenance, moi, j'en voudrai un d'amour. Un tout petit, je m'en fous, mais grand comme tout quand on parle d'avoir envie de vieillir l'un à côté de l'autre. C'était mon côté romantique. Je suis rêveuse, aussi, j'ai de l'ambition, je veux aider les gens. Les soigner. Les aider à se remettre sur pied. Il n'y a rien ni personne qui peut se mettre entre mon rêve et moi, parce que j'obtiens ce que je veux, et je chéris grandement l'idée de veiller sur des gens affaiblis ou de les accompagner dans leurs souffrances, pour les apaiser, surtout. Je n'ai peur de rien, un peu intrépide, légèrement tête en l'air, toujours prête à vivre une nouvelle aventure pour ne rien perdre de la jeunesse. J'ai peur de perdre ce que j'ai acquis. De ne pas gagner plus que ce que l'on possède déjà, comme droits. Je suis anxieuse de nature, je n'ai pas peur de la besogne - encore heureux, vu tout le travail de ferme que je me coltine dernièrement - et puis j'apprécie les garçons, les compliments, les mots murmurés au creux de l'oreille. Je m'attache rapidement aux gens, mais les gens s'attachent également à moi d'emblée, je cherche toujours ce qu'ils me trouvent, je parle tout le temps, parfois sans réfléchir, parfois intuitivement. Je vais - j'allais - vers les autres naturellement, depuis un certain évènement, je me veux plus réservé. La vraie Rudee reviendra, je le sais, mais pour l'instant, je m'enferme dans une crainte fondée de me retrouver de nouveau dans la position du faible, dominée dans toute sa hauteur. J'en frissonne rien que d'y penser. Si Jim n'était pas arrivé, je... oh, j'aime mieux ne pas y penser...

♣ Second part

« Comment va le travail à la ferme, Prudence? ». C'est mon père tout craché, ça. Il ne m'a jamais appelé ma fille, ma chérie, ce genre de choses que doit dire tout homme à son enfant. Non, je n'étais pas son garçon, son héritier, son éternité. Je me débrouille comme je peux, pourtant, je suis la femme qu'il n'a plus, je lui fais tous ses repas, même ceux qu'il a besoin quand il rentre tard du poste, sa lessive, j'entretiens sa maison, la maison ancestrale dont il a hérité quand mon grand-père est mort. J'ignore pourquoi on s'est retrouvé ici, ils ne s'entendaient pas du tout. Pourtant, Lafayette, maintenant, c'est chez moi. Je détourne la tête, les mains immergés dans le lavabo plein de vaisselle. Évidemment, il ne lève pas le petit doigt « Pas trop mal, si on considère ce calvaire comme une besogne commune ». Vrai, avoir constamment Jim et Jack sur le dos, ce n'est pas le moins du monde de tout repos. L'un s'est mis en tête de me mettre dans des positions embarassantes en manigançant des blagues, l'autre est plutôt réservé un matin, l'autre participe à mon initiation aux travaux de ferme. Je ne comprends toujours pas non plus ce que je fais là-bas, je crois que papa tente de me punir pour l'annulation des fiançailles avec Stanley Williams « Tu es trop gâtée ». Je grimace, m'affairant à ma tâche. Plutôt marant qu'il me dise ça, c'est grâce à l'argent que je fais en faisant de menus travaux à gauche et à droite que je parviens à tenir deux ou trois robes dans ma penderie. Mon père est pingre et chauvin, mais au moins, il est là. En vie. Ma seule famille « Oh, mais je t'aime aussi papa » dis-je, légèrement ironique. Si rarement de compliments, disons que je préfère le silence à des critiques non-fondées. Il me dit que j'ai le caractère bien trempé de ma mère, comment pouvait-elle le supporter en tant que mari, alors? « Tu veux que je te laisse en chemin? ». Je secoue la tête, et puis quoi encore? Jim va surement trouver le moyen de mettre un seau d'eau au-dessus du porche pour que je sois trempée. Pas question que mon père soit témoin de ça, et puis, je concocte ma petite vengeance. Rira bien qui rira le dernier, Jim Buckley!

« Non, mais lâche-moi, nom de Dieu, lâââââche-moi » que je tonne, en me débattant, tentant vainement de libérer mon poignet de l'emprise de l'étau formé par ses doigts. Je crois que c'est le cousin de Stanley, celui qui avait un sérieux problème d'alcool, sans doute furieux de ne pas avoir de noces à festoyer pour se remplir le gosier. Il remonte sa main sur mon bras, appuie son autre main à l'opposé, me pousse contre le mur. Les larmes commencent à inonder mon visage, ruinant mon maquillage, cadet de mes soucis. La bouche en coeur, je l'implore de me laisser tranquille. Prudence Rosenbluth qui implore, c'est du jamais vu « Pitié, laisse-moi partir. Je.. j'dirai rien, rien du tout... ». Il me balance sur le sol, mes jambes s'écorchent sur l'asphalte, la ruelle muette, où personne ne vient jamais. Je tremble, je tente de ramener mes jambes contre moi pour tenter de me protéger. Ses mains remontent le long de mes genoux, sous ma robe, sur mes cuisses. Je geins, parce que je ne sais pas quoi faire, essayant d'agiter mes jambes, impuissante. Je ferme les yeux qu'un bruit sourd me fait crier. Quand je les réouvre, ils sont deux. D'abord la peur, sourde, muette, la frayeur, que je reconnais Jim. Je ramène mes genoux contre ma poitrine et les entoure de mes bras, cachant mon visage en larmes. Ça me semble durer une éternité, jusqu'à ce qu'une main posée sur mon bras me fasse pousser un cri. C'est Jim. Il est parti, qu'il me souffle. Loin, et il ne reviendra jamais. Je ne peux pas répondre, je suis en crise de panique, mes jambes tremblent, mes dents claquent, j'ai froid et je suis morte de trouille. Il me prend dans ses bras, sa chaleur m'irradie, un sentiment de sécurité aussi, ce qui me calme légèrement, apaise les tremblements, mais les larmes coulent toujours. Il me ramène chez lui. Je n'ai pas la force de dire un mot, je suis exténuée, transie de froid, troublée. Ma lèvre inférieure s'agite, j'étouffe un énième sanglot « Est-ce que tu veux quelque chose ? ». Je sens son regard sur moi, j'en frissonne. Mon corps entier me fait mal, mes bras me chauffent, mes jambes écorchées aussi. Je fixe le feu des yeux, hoche négativement la tête. Assise dans le fauteuil, dans le silence, bercée par le feu, je finis par m'endormir, tard, tellement tard, parce que j'ai peur de ce qui risque de sortir en rêve, d'être seule, de trop réfléchir et de m'empoisonner l'esprit davantage. Le matin arrive rapidement, l'aube se lève à peine que je me redresse, que je pose la main sur la poignée de porte. Je mords ma lèvre inférieure. Je ne peux pas partir comme ça, alors je fais demi-tour pour aller à la cuisine. Je lui dois un mot, à Jim. Au moins un mot, en plus de ma gratitude éternelle, mais ça, je ne l'avouerai jamais. Pas avec des paroles, du moins. Il entre dans la pièce, en silence. Ne demande rien, me regarde juste. Je me sens idiote, avec ma robe abîmée, mes cernes, après ce qu'il a vu hier. Je suis fière, c'est bien ça le pire. Je lui adresse un sourire, après une longue respiration « Merci ». Il pose ses doigts sur l'une des marques laissées hier au soir. Je frissonne. Un frisson différent que le dernier que j'ai ressenti au contact de la paume de Jim Buckley, cependant. Quand il ouvre les bras, m'attirant contre lui, je m'y jette presque, pour un moment que je ne quantifierai pas, car j'ignore réellement combien de temps j'ai pu rester enfoui contre lui. Son odeur, sa présence, je n'avais jamais été aussi bien de toute mon existence à un endroit. Je ne m'étais jamais sentie autant chez moi que blottie contre son torse. Jamais.

♣ Who are you ?

AVATAR

PSEUDO/PRÉNOM

ÂGE

OU AVEZ-VOUS TROUVÉ ON THE ROAD ?

QUELQUE CHOSE À AJOUTER ?